De l’abeille au zèbre, les noms des animaux ont en réalité des origines insolites, amusantes, et bien souvent inconcevable ! Embarquez sur l’arche de OISE.
Étymologie des noms d'animaux
Pour les lecteurs de l’ouvrage de Rudyard Kipling Histoires comme ça, l'origine des taches de léopard n'a plus de secrets. Mais qu'en est-il des noms d'animaux ?
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Des emprunts au latin et au grec
En partie en raison de leur importance pour la communauté scientifique, et en partie grâce à leurs racines communes aux langues romanes, beaucoup de noms d’animaux sont issus du latin ou du grec ancien. Vous savez peut-être déjà, par exemple, qu’hippopotame signifie « cheval des eaux » en grec, et que rhinocéros veut dire « nez cornu ». Le nom de l'autruche, quant à lui, vient du grec ancien pour « gros moineau », un nom aussi insolite qu'approprié.
Certains des noms courants pour les animaux viennent directement de leur nom scientifique : par exemple, boa constrictor est avant tout le nom latin du… boa constrictor (peu d’effort fait là-dessus !). Cela peut également se produire dans le sens inverse : le nom scientifique du gorille est emprunté au grec Γόριλλαι (gorillai), qui signifie « tribu de femmes poilues » : le nom commun est donc antérieur au nom scientifique de plusieurs centaines d’années !
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Des mots pris aux autres langues
Beaucoup des noms communs d’animaux ont pour origine des dialectes parlés dans les lieux d’origine de ces créatures tout comme le français qui a influencé la langue anglaise ; ainsi « raton », de raton laveur, vient-il de la tribu Powhatan (oui oui, la famille de Pocahontas !), qui l’écrivait rahaugcum, rarowcun, raugroughcum ou encore arathkone et que vous pouvez prononcer à peu près de la manière qu’il vous plaît. La partie « laveur » vient du fait que ces animaux plongent souvent leur nourriture dans l’eau avant de la consommer.
Certains des mots qui rapportent le plus de points au Scrabble sont issus de langues aborigènes (Australie) : le koala, par exemple, tient son nom d’une expression qui signifie « ne buvant pas », car il consomme la plupart de l’eau dont il a besoin directement des feuilles d’eucalyptus dont il se nourrit, et n’a donc effectivement pas besoin de boire. Le nom du kangourou vient lui de la langue Guugu Yimithirr qui l’épelle en fait gangurru. Anecdote amusante, mais probablement incorrecte, certains avancent que ce mot signifierait « je ne comprends pas », ce qui serait ce que les Aborigènes auraient répondu aux premiers explorateurs européens leur demandant le nom de l’animal ! Malheureusement, il semble que cette histoire ne soit qu’un mythe.
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Des origines encore plus étranges
Les noms des animaux proviennent parfois de sources encore plus lointaines et étonnantes. Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi ces grands oiseaux étaient appelés flamands roses ? La couleur semble évidente, mais le terme « flamand » est initialement une plaisanterie à l’égard des habitants des Flandres, en Belgique, qui avaient la réputation de porter des vêtements d’étoffe très colorée. Les explorateurs espagnols qui découvrirent les oiseaux roses s’amusèrent donc à les nommer flamands ! De même, le petit oiseau appelé cardinal rouge est ainsi nommé car sa couleur fait écho à celle portée par les cardinaux.
La moufette, charmant petit animal blanc et noir de la famille des belettes, tire son nom de l’italien moffeta, qui provient du latin mefitis, signifiant « exhalaison pestilentielle ». Et oui, cette petite créature à l’air adorable sent extrêmement mauvais (si vous avez vu Bambi, Fleur est une moufette, comme Pépé le Putois dans les Looney Tunes).
Le mot coq est également très intéressant : jusqu’au milieu du XIIe siècle, cet animal était en réalité appelé un poul ; le masculin d’une poule et la version adulte du poulet ! Coq se rapproche davantage de l’onomatopée correspondant au cri de l’animal, mais on utilise encore l’expression « fier comme un pou », qui fait référence à cet animal et pas à l’insecte qui ne fait que rarement le fier !
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Les animaux aujourd’hui
De nouvelles espèces sont nommées chaque année, même si le processus peut paraître plutôt ennuyeux comparé aux constructions extravagantes du passé. Des noms comme « lézard à deux pattes » ou « macaque aux joues blanches » sont très descriptifs, mais pas franchement originaux. Cependant tout n’est pas perdu : le Wunderpus photogenicus est un petit poulpe qui possède des taches très faciles à identifier pour les scientifiques (et qui rend certainement très bien sur les photos !), la méduse œuf au plat ressemble exactement à ce que vous imaginez et une espèce d’araignée a été récemment nommée Aptostichus Angelinajolieae (vu la tête de la bestiole, aucune garantie que l’actrice ait apprécié). Mais la palme revient quand même à l’Elvisaurus, un dinosaure à crête !
Si vous découvrez un jour une nouvelle espèce, pensez à faire dans l’original !
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